samedi 30 octobre 2010

L'étrangère 8

Chapitre 8 : Aménagement

Ca y est ce soir est le bon, le dernier dans l'ancienne demeure et le premier dans la nouvelle
Marina Skozy a préparé le diner pour sa famille, préparé les affaires, car cette nuit ils ne la passeront pas ici, mais là bas

Là bas, dans la nouvelle maison, dans le nouveau quartier !

Son mari a déménagé l'essentiel pour qu'ils puissent au moins camper!
Camper ! Encore et toujours, déposer son sac, sans trop le déballer, car bientôt il faudra le refaire, pour repartir.
Repartir encore. Où ?



Partir et repartir, sans jamais vraiment s'installer, c'est un peu l'histoire de sa vie..
Marina Skozy soupire, pense, rêve aussi
Elle pense à ces maisons, ces appartements dont elle ne se souvient presque plus, ou à peine, de ces endroits où parfois elle n'a passé que quelques mois
Marina Skozy songe à tous ces cartons, dont certains n'ont jamais été ouverts..D'autres égarés, de ces affaires, vétements, objets.... Encombrants vestiges d'un passé dépassé.

Mais cette fois devrait être la bonne, et le sac devrait être défait
A condition que...

Mais cela Marina Skozy le sait, n'est jamais définitif, elle a ce besoin ancré en elle, du jamais définitif, quand elle arrive quelque part, la première idée qui vient à son esprit, est "comment je vais en partir"
Depuis toujours, elle cherche une issue, des issues, car jamais rien ne doit l'enfermer, l'empêcher d'aller, de venir. Au gré du vent, au gré de ses envies, au gré de ses peurs surtout
Elle doit, elle a besoin de savoir qu'il y a une issue de secours, une espèce de plan B qui au cas où
Marina Skozy est toujours dans le départ, elle ne s'installe jamais vraiment quelque part.
Son quelque part, c'est nulle part.

C'est l'hiver ici, la nuit sera tombée lorsqu'ils arriveront dans cette nouvelle maison
Tant mieux, se dit Marina Skozy, je ne verrai personne, et personne ne nous verra...
Elle ne veut pas qu'on la voit, comme si ? Mais comme si quoi ?
Marina Skozy ne veut pas qu'on la voit, qu'on la devine, ne veut pas qu'on sache qu'elle existe, parfois elle voudrait être minuscule, transparente..
Une étrange étrangeté l'envahit, Marina Skozy ne sait pas bien, ne comprend pas bien, mais elle sait qu'il en va de sa vie, de sa vie intérieure... Elle ne veut pas perdre cette vie là, c'est la seule qui lui reste
Marina Skozy sait qu'elle n'est plus que ça, qu'elle est ça, et ce n'est pas rien.
Mais nul autre qu'elle ne le sait.


Elle craint plus que tout cet aménagement, ce déballage de meubles, d'affaires, de ses affaires, de ses biens, de ce qu'elle posséde, devant les autres, devant les voisins spectateurs de son arrivée ou de son départ
C'est vraiment se mettre à nu devant eux songe t-elle, c'est offrir sa vie en désordre, tout ce qu'il y a de plus intime et de plus trivial, son lit, son matelas, ses valises et ses cartons.
Elle déteste ces instants..
Elle déteste se montrer en spectacle, se montrer à voir, se montrer à être regarder.


Et puis il y a cette femme, ces autres là, curieux qui seront là, dans l'ombre à observer, à regarder...!
Marina Skozy déteste être sous les feux de la rampe. Non qu'elle soit discrète, mais c'est cette étangeté, cette différence, qui fait que...

La nuit est tombée, il faudra attendre demain pour vider le coffre. Sortir ces affaires !
Marina Skozy entre dans cette nouvelle maison qui sera sienne pour ? Elle ne sait !
Tout est blanc, les cartons sont là un peu partout dans la grande salle, elle ne sait plus très bien où elle est, où sont ses affaires
Le lit est prés, le matelas posé à même le sol, la cuisine n'a même pas d'évier, le robinet n'est pas posé, rien n'est installé ! Pas de canapé, pas de fauteuil, le déménagement n'est pas achevé. Il faudra retourner là bas, dans l'ancienne maison qui devient à présent l'autre, l'ancienne !
Cette pensée ne lui plait pas !
Elle est comme ça Marina Skozy, effrayée d'abord par le départ, puis quand elle est partie, elle ne veut plus revenir
Marina Skozy aimerait tirer un trait sur l'ancienne demeure, l'ancienne vie, elle se dit qu'elle n'y était pas bien, qu'elle y a été même très malheureuse, qu'elle y a perdu des êtres chers, qu'elle a failli y mourir !
Marina Skozy aimerait rayer d'un seul coup d'un seul, l'avant, le reste, annuler, ne plus voir, ne plus se souvenir.
Comme si cet avant n'avait jamais existé !

Marina Skozy n'aime pas le passé, le passé colle, il ne faut pas s'y laisser engluer, se laisser emprisonné par ce carcan, cette cuirasse, ces souvenirs....
Pas de passé, rien que l'avenir, pas de présent..
C'est ici chez elle, à présent, elle aime cette nouvelle maison, se dit qu'elle va tout recommencer

Des lettres

Des lettres...
Toutes les lettres...
Les lettres
Celles qu'elle lui écrit
Celles qu'elle lui envoie
Tous les jours, depuis des semaines, depuis des mois, depuis....
Ces lettres
Elle ne les compte plus

Elle écrit, écrit, lui écrit

Mais il ne répond pas
Il ne lui répond pas
Elle ne sait même pas si ces lettres, ses lettres, à elle
Celles qu'elle lui envoie
Celles où elle lui dit
Ou elle lui dit tout ça
Où elle lui dit

Elle ne sait même pas si
Ces lettres là sont lues

Sont lues ?
C'est bien là la question
Dit elle, se dit-elle, me dit-elle, nous dit-elle
"J'écris, je lui écris et il ne me lit pas
Indifférence ?"
Cette indifférence là est pour elle une terrible souffrance
Une peine, un chagrin, une douleur, un mal, une torture insurmontable

C'est comme si elle n'existait pas
N'existait pas pour lui
Indifférence, transparence
Et pourtant elle écrit
Elle écrit des lettres, lui écrit des lettres, encore des lettres
"Je lui écris...
J'écris et pas lui !"
Dit-elle

mercredi 27 octobre 2010

La vieille

La vieille

Elle est vieille, mais peut-être pas tant que ça, elle a l'air vieille, courbée, triste, plus triste encore depuis qu'elle est seule !
Son mari est mort, il est parti, elle est seule à présent, et elle semble attendre que la mort vienne elle aussi la chercher, la prendre et l'emporter.
Loin !
Loin dans un ailleurs qu'elle imagine peut-être meilleur, mais différent sûrement.
Elle est vieille et triste. Elle traine cette tristesse de journées en journées, de nuits en nuits, d'insomnies en insomnies.

Elle est vieille, pas si vieille que ça peut-être si on la regarde un peu !
Mais la peine donne des années, des rides et des chagrins.
Donne ces années. Des cadeaux empoisonnés ! Mais que nul ne peut refuser.

Son visage est ravagé par les larmes, les nuits sans lune, les jours sans soleil.
Vivre lui fait courber l'échine, elle plie sous le poids, le poids des années, le poids des larmes, le poids de la vie, poids tellement lourd depuis qu'il faut porter seule à présent.

Elle est seule dans sa grande maison, dans son jardin trop grand, elle n'a que les chats des voisins qui de temps en temps viennent lui tenir compagnie
Parfois elle ferme ses volets pour aller rejoindre un peu de cette famille si loin.
Elle est vieille et elle n'aime pas quitter cette grande maison où elle se sent si seule pourtant depuis qu'il est parti.
Mais c'est le seul endroit, où il est encore là, où son ombre éclaire les murs et les journées.
Partir c'est le quitter un peu
Partir c'est être vraiment seule.

Elle est vieille, seule et triste, la vie lui semble terne, grise, sans espoir et sans vie.
La vie, sa vie ne ressemble plus à rien, ne ressemble plus à rire, sa vie c'est les larmes qu'elle ravale en silence en se souvenant de sa vie d'avant !

Parfois on la voit se trainant là où ils étaient si heureux avant, même si l'age jouait des tours, des tours qui n'étaient pas de magie mais qui n'étaient pas si mal !

Et puis sans prévenir, sans bruit, il est parti, elle est seule à présent, elle qui a toujours été avec lui
Elle se demande que faire, elle se demande quoi faire, elle n'a plus le temps, elle n'a plus le courage d'aller de l'avant, d'aller et venir dans cette grande maison, où malgré le soleil, il fait froid tout le temps
C'est l'hiver, le premier sans lui, elle se dit que jamais elle ne pourra survivre, il n'est plus là pour la réchauffer, lui tenir la main, la regarder et lui parler.
Elle ne parle plus, il n'y a plus que les chats des voisins qui parfois s'aventurent dans un coin du jardin
Elle se demande comment elle va pouvoir passer une journée encore. Seule et triste, encore une journée dans sa grande maison où le vent et le silence sont ses seuls compagnons !
Elle est vieille, et seule, usée par le chagrin, rompue par la solitude.
La vie ne l'interresse plus, elle a fait son temps, puisqu'il n'est plus là !
Elle a fait son temps, et il est grand temps !
Il est grand temps ! A présent.

Il est parti sans prévenir, il ne reviendra pas, parfois elle se dit, qu'il est là, pas loin, dans le jardin, elle se prend à rêver, à se demander ce qu'elle va lui faire à manger
Le soir arrive, plus triste encore, les larmes coulent et enveloppent son silence
Elle est vieille et fatiguée. Tous les soirs, elle se dit que ce sera le dernier
Que demain ne sera pas.
Elle est vieille et voudrait s'en aller. Se rendre enfin de l'autre côté
Il est tard maintenant.

mardi 26 octobre 2010

where

Il ne la voit pas
Il ne sait pas même qu'elle existe
Mais qui sait qu'elle est là ?
Qu'elle vit, qu'elle est tout simplement ?
Elle ne demande rien
Elle demande beaucoup, peut-être trop ?
Elle demande

Seulement d'exister

D'être.
D'avoir une place
Pas forcément au soleil

Mais parmi les autres
Tous ces autres là
Qui ne la voient pas

Elle se demande alors parfois, si elle existe
Si elle est réellement là
Si sa vie est réelle ou seulement une illusion

Car elle est seule
Seule parmi les autres
Qui ne la voient pas
Qui ne l'entendent pas
Qui ne l'imaginent même pas

Il ne la voit pas, il ne l'entend pas, il ne l'imagine même pas
Si elle n'était plus là...
A quoi bon ?

Etre là ou n'être pas là n'est pas la question
Puisqu'elle n'existe pas !

dimanche 24 octobre 2010

jeudi 21 octobre 2010

L'enfant

Elle est là ! En l'espace d'une seconde elle comprend l'horreur, le drame.. Il n'est plus là
L'enfant a disparu !
Elle n'a pas vu, elle n'a rien vu, elle n'a rien entendu...

Il était dans le jardin, seul, comme chaque matin, avant que le soleil ne chauffe trop fort..
Comme chaque matin après le petit déjeuner, l'enfant joue dans le petit jardin, près d'elle !
Elle était dans la maison, à côté, pas loin pourtant

Elle n'a pas fait attention
Elle savait que l'enfant jouait sans faire de bruit, tranquillement

Et puis brusquement elle s'est rendue compte en ouvrant un volet que la porte du petit jardin était ouverte !
Là béante, comme ça !
L'enfant ne peut pas ouvrir cette porte, il est trop petit, il ne peut pas
Qui ?
Alors en l'espace d'un instant elle comprend que lui... IL ! Il n'a pas fermé cette porte !
Il est rentré avec les courses.. Il a encore du oublier ! Pensé à autre chose....Encore !
Comme d'habitude !
Inconscient ! Irresponsable...
Elle n'en peut plus, elle doit tout surveiller, elle doit tout regarder, elle est fatiguée
Mais elle se reprend !
Il faut retrouver l'enfant
Cet enfant qui s'est échappé, qui est parti... Où
Elle crie, elle appelle, elle l'appelle, elle court, elle ne prend même pas la peine de se chausser, elle enfile rapidement un vieux pardessus, et part à sa recherche
Elle part, sans savoir où
Il arrive, souriant, heureux, content, il lui demande ce qui se passe

Elle se retient de ne pas l'insulter, de ne pas le giffler

Elle hurle que la porte était ouverte, que l'enfant n'est plus là, que l'enfant est parti
Alors, il part, n'importe où, appelle l'enfant. Va, vient sans trop savoir où aller
Ils sont là tous les deux errants dans les ruelles, dans les rues et les terrains vagues
Une vieille femme leur dit qu'elle a vu un enfant aller vers la route

Cette route où passent tant de voitures !
Elle se dit que plus jamais elle ne reverra l'enfant, qu'il est perdu, mort, volé, enlevé, kidnappé
Elle crie, elle hurle elle court dans toutes les directions, elle ne sait pas où il a pu aller
Elle est livide, mais se dit que ce n'est pas possible, pas possible encore ! Pas possible de perdre un enfant encore !
Encore à cause de lui, à cause de son inattention, à cause de sa mémoire qui fout le camp, à cause d'une mémoire qui n'a jamais été là vraiment, parce qu'il pense toujours à autre chose
Elle se dit que non plus jamais ça, ca jamais !
Elle se dit qu'elle n'y survivra pas, qu'elle ne pourra pas, qu'elle ne pourra plus

Elle le hait, le desteste, le maudit
Elle sait que ça ne sert à rien
Elle est hagarde, abattue, affligée, résignée !
Elle ne peut même pas pleurer, les larmes restent sourdes à sa douleur



Son coeur déjà fragile bat la chamade, il cogne fort, il tape, il frappe, mais elle n'en tient pas compte, n'écoute rien, ne l'entend pas.. Elle sait qu'elle peut mourir, mais ça ne fait rien, si elle doit ne plus jamais revoir l'enfant
Il est loin, elle le voit s'éloigner, elle se demande où, où peut-il bien aller, à la recherche de cet enfant, disparu, évoporé, enlevé, perdu
Alors elle rentre, fatiguée, lassée...
Une dernière fois elle appelle l'enfant...
Elle entend un bruit, une voix, loin, ce n'est pas lui....
Elle arrive péniblement à sa maison, à son petit jardin, là où l'enfant jouait...
Elle voit une femme devant le portail, cette porte ouverte que l'enfant avait emprunté
Elle voit une femme qui dans ses bras, contre son coeur serré,
Tient un enfant
Tient l'enfant !

mardi 19 octobre 2010

clic clac

Clic, clac, le bruit de la pluie
Le bruit des larmes aussi
Qui coulent le long des vitres, des glaces, qui dégoulinent sur ses joues
Clic, clac
Le bruit de son ennui
De son désespoir, de ses souffrances aussi
Elle est seule et personne n'entend
Ni le bruit de ses larmes,

Ni le bruit de la pluie

l'étrangère 7

Chapitre 7 : Une place ?

Marina Skozy a fait quelques cartons, elle s'est enfin décidée. Elle a enfin pu emballer ses affaires, ranger, jeter.
Des cartons cela fait des années qu'elle en fait, cela fait une vie. Certains n'ont même jamais été déballés depuis des années.

Au rythme des changements professionnels, au gré des maisons, des appartements, trop petits, trop grands, où il n'y a pas la place

Pas de place, c'est bien là toute la question, tout le problème de sa vie. La place, la sienne surtout, qu'elle ne trouve pas, qu'elle ne trouve plus
La place pour ses affaires ? Il n'y en aura pas dans cette nouvelle demeure
Deux meure...Meurt, mort et mort, que c'est mortifère se dit-elle avant de ne penser encore et encore que cette infâme demeure sera sa dernière
Elle en est effrayée.
Elle contemple les objets, les objets qui restent,
Ceux qui orneront ma pyramide rit-elle !

Son mari a déjà emmené des meubles, des affaires dont ils n'avaient plus besoin ici. C'est un travail considérable, titanesque, jamais elle n'est restée à un endroit aussi longtemps !

Il a vu la voisine. Celle ci, perfide, a profité qu'il soit seul pour engager un semblant de conversation

- "Que lui as tu dit" Questionne Marina Skozy

Elle ne décolère pas, quel bavard, mais quel bavard, se dit-elle, c'est plus fort que lui, il ne peut pas s'en empêcher il faut qu'il parle !
Mais quel besoin a t-il donc de raconter sa vie à cette vieille folle !

Car Marina Skozy en est certaine, cette femme est maléfique, toxique et méchante, elle a cette allure là, cela se lit sur son visage, dans ses yeux
C'est la première impression qu'elle donne et Marina Skozy sait qu'elle ne se trompe pas, les premières impressions qu'elle ressent sont toujours les bonnes, elle ne sait pas pourquoi, mais c'est comme ça ! C'est comme ça depuis toujours...
Cette femme est à fuir comme la peste, et encore la peste, on peut y échapper, c'est une faiseuse d'histoires comme on dit à la campagne, elle ferait battre des montagnes, dit-on encore...

Une expression qui la fait toujours sourire. Marina Skozy imagine les montagnes de son pays engager un terrible combat. Se rencontrer ? Amusant !

Elle est en colère contre son mari, qui croit toujours bien faire et fait n'importe quoi.

-"J'espère que tu n'as pas parlé de moi"
Eh si ! Il a parlé, raconté, parlé de la vie de Marina

C'est impardonnable, une fois de plus !
Marina Skozy ne veut pas qu'on parle d'elle, elle réclame, demande la transparence, qu'on ne la voit pas, qu'on ne l'imagine même pas. Elle ne veut pas faire partie du décor, du paysage, ce paysage là n'est pas le sien et elle n'a rien à y faire

"La Meltout sait tout !" mais sait quoi...
Car en réalité elle a surtout parlé d'elle, s'est posé en victime, une pauvre vie que la sienne.. La plaindre, la comprendre
Heureuse d'avoir des voisins !

Tu parles ! Heureuse d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent, oui, sous l'oeil aussi

Parfois Marina Skozy se dit qu'elle exagère, qu'elle devrait faire un effort pour être un peu plus sociable, se faire des relations, rencontrer des gens !
Cela fait presque une dizaine d'années qu'elle est là, dans ce pays, dans cette région, dans cette ville qu'elle n'aime pas, et elle ne connait personne, ne parle à personne
Elle n'en ressent aucune souffrance, c'est un choix, son choix
A quoi bon rencontrer des gens, tisser des liens, pour partir, les quitter, abandonner tout, brusquement, comme ça !
Marina Skozy n'aime pas dire aurevoir, n'aime pas les adieux, alors elle a décidé de ne plus jamais avoir à en faire
Ne rencontrer personne, ne voir personne.
Les autres ne l'interressent pas, elle n'a gardé aucun lien avec des collègues de travail, d'ailleurs elle n'en n'avait aucun, ils n'ont jamais rien su d'elle ni de sa vie
Elle ne se raconte pas Marina Skozy, non qu'elle soit discrète, mais ne livre pas sa vie, ne se livre pas, personne ne sait qui elle est vraiment, et c'est sûrement mieux ainsi....
Une vieille habitude aussi, presque atavique. Soi, moi, qui suis-je vraiment ? Le sais-je ? Mais les autres, et cela est sûr, n'ont pas à le savoir.

Son mari a fixé une date, celle du départ, celle où ils passeront leur première nuit dans la nouvelle maison. Bien sûr tout ne sera pas déménagé complétement, mais ils y habiteront

Restent les nombreuses démarches, attestant de ce passage, de ce changement
La nouvelle adresse
Une nouvelle rue, un nouveau numéro de téléphone etc...
Marina Skozy aime bien ce moment, cette sorte de no man's land, où elle est nulle part, ni ici ni là, presque anonyme, elle se sent comme protégée, en sécurité, comme si personne ne pouvait la retrouver, la joindre
Elle se sent en sécurité, derrière ses nouveaux murs, blancs remparts contre les autres, ceux qu'elle fuit, dont elle se cache...

mercredi 13 octobre 2010

Reflet

Elle déteste à présent les miroirs

Les glaces et les vitres
Qui lui renvoient une image
L'image, son image
Une image qu'elle ne reconnait pas
L'image d'un visage qu'elle ne reconnait plus

Elle couvre alors les miroirs, les vitres et les glaces, d'un épais linceul qui ne laissera plus jamais
Apparaitre le reflet d'une jeunesse passée, perdue à tout jamais
Entrevoir le reflet
De la fleur aux pétales fanés.

Qui suis je se dit elle ?
Est-ce bien moi cette image là

Cette image que me renvoie cet autre là ?

De cette image elle ne veut pas

De ce visage elle ne veut pas non plus.
Fripé, ridé, vieilli
Visage usé par les années et les soucis
Marqués par les larmes, le desespoir, les insomnies
Que faire contre les ans ?
Implacables ennemis
Qui jamais ne négocient

Ces ans impitoyables qui
Frappent toujours avec force et grâce,
Frappent encore, jour et nuit,
Nuit et jour, sans répit !

Sans cesse !

Alors elle a enlevé les glaces et les miroirs
Alors en silence elle passe
Passe sans voir son reflet dans les vitres
Image maudite, interdite, insolite
Triste spectacle et sordide témoin d'une vie passée à compter les jours et les années qui mènent lentement mais sûrement à la fin qu'elle attend
Ultime délivrance d'une glace sans tain
Qui une dernière fois sonnera enfin le glas !

Fragile

Fragile, tendre, sensible
Tes couleurs me ravissent, me séduisent et
M'emportent dans mes rêves
Rose orange et mordorée !

Lune noire

Une lune noire
Celle du sommeil
Qui ne vient pas, qui ne vient plus
Un cri dans la nuit
D'espoir et de désespoir
Il ne dort pas
Un cri qu'on n'entend pas

Dormir c'est mourir un peu
Etre réveillé ; être vivant
Mourir c'est dormir toujours
Et si je ne me réveille pas ?

L'enfant ne veut pas dormir
Il ne veut pas de ce sommeil là
Profond comme le désespoir
Celui qui l'entraine si loin du jour et de la lumière
Celui qui l'emmène vers les ténèbres

La solitude de la nuit noire
Sans soleil, sans étincelle

Une lune noire

L'enfant rêve qu'il ne dort pas

Il dort et ne rêve pas
Il ne s'endort pas car il a peur, il craint que la mort ne vienne le prendre pour l'emporter au loin
Tout au loin, à l'autre bout de la terre, où le soleil ne vient pas
L'enfant ne dort pas, ne veut pas du sommeil

Il lutte de toutes ses forces, rester éveillé, rester en vie !

Lune noire !

mardi 12 octobre 2010

L'étrangère 6

Chapitre 6 : Questions


Marina Skozy aimerait savoir quand. Quand aura lieu ce départ, ce déménagement.
Rien de très précis encore. Mais les travaux avancent et la maison va bientôt être livrée.
Livrée ! Corps et âme !

- "C'est plutôt moi qui suis livrée corps et âme à cet endroit" se dit-elle.
Elle est ambivalente : Une envie de quitter ce lieu qu'elle n'aime pas, cette maison dont elle ne s'est jamais vraiment occupée, pour cet endroit nouveau, qu'elle ne connait pas encore vraiment mais qu'elle espère meilleur
Pourtant quelque chose bloque et elle a du mal à faire ses bagages, ses cartons. Elle regarde son mari faire, impuissante.

Ce matin ils sont allés voir l'avancement des travaux. La maison ressemble à une maison... L'endroit est presque habitable, il reste bien des choses à faire encore..
Cette pensée l'épuise.
Marina Skozy s'attarde un peu dans le quartier, a du mal à s'y retrouver, à se situer, ne sait pas comment se rendre dans la ville, cherche des repères qu'elle ne trouve pas.
Elle voit qu'en face de son futur chez elle, un chantier est ouvert. Cela ressemblera à une immense maison... Presque pas de jardin autour ! Curieux.
D'autres carrés de mauvaise terre restent vierges, pas d'acheteur, pas d'occupants pour le moment. Elle ne sait s'il faut s'en réjouir.
Elle tente de lire les noms délavés par le vent et la pluie sur les chantiers en cours, deux !
En haut de la rue, une maison triste, sans jardin, sans rien, sans volets... Sans lumière. Pourtant les rideaux mis à la hâte indiquent qu'elle est occupée.
Il fait froid, il y a du vent.

Elle se tourne vers la maison de la voisine et ne voit personne, n'entend aucun bruit... Mais elle sent une présence.. Elle sent un regard, derrière les rideaux, encore et sûrement.
Elle n'ose pas se montrer, Marina Skozy esquisse un sourire et se demande quand elle osera enfin venir au devant d'eux, pour parler, se présenter, et savoir qui ils sont.... Si elle ne le sait pas déjà.
Elle connait les gens du coin, inquisiteurs, malveillants et de mauvaise foi. Ils veulent savoir qui vient sur leur territoire
C'est une question vitale, qui est qui, qui sont les étrangers qui viennent prendre possession de leur terre, une mauvaise terre qu'ils n'ont jamais su domestiquer, jamais su apprivoiser
Ils enquêtent pour savoir qui est QUi
Alors sûrement que cette femme a fait de même, ce n'est pas possible autrement.
Cette pensée dérange Marina Skozy, elle n'aime pas ça, non qu'elle n'aime pas qu'on sache qui elle est, de cela elle se moque, mais elle n'aime pas ces procédés là, laches et insultants..
- "S'ils veulent savoir qui je suis, ils n'ont qu'à me le demander !"
Un endroit bizarre, insolite et inquiétant comme la ville, la région aussi.

Un rapide coup d'oeil lui permet de constater, qu'il n'y a personne, pourtant ils sont là, ces autres ! Ils sont bien là, tapis dans l'ombre pour l'observer
- " Je vais devenir parano -songe t-elle- mais je sens que c'est vrai, je le sens bien et je ne me trompe pas, malheureusement"
Marina Skozy sait que son intuition est bonne, toujours, parfois elle aimerait se tromper.Mais ce lieu est quand même curieux !

Curieux... Personne ! Pourtant certaines maisons sont déjà habitées, mais personne ne se montre. Les volets des maisons neuves sont clos, fermés, à croire qu'ici tout le monde vit dans le noir !

Les ouvriers et les artisans qui ont bâtis sa maison sont tous étonnés des grandes baies vitrées qu'elle a demandé. La seule chose sur laquelle elle n'a pas transigé. De la lumière et du soleil ! Voir dehors, comme si c'était l'intérieur qui était menaçant. Voir... De l'espace et voir loin
Dominer cette ville détestée, voir venir le danger aussi...
Marina Skozy se sent en danger, perpétuellement, elle craint que quelque chose ne lui arrive, elle pense qu'elle ne pourra jamais être tranquille. Parfois elle aimerait fuir, partir loin de tout, pour recommencer une nouvelle vie, dans un autre ailleurs, puis partir encore, et encore indéfiniment
Cela ne se peut plus, maintenant on ne peut plus être anonyme.

Marina Skozy ressent une drôle de sensation dans ce quartier

S'il est occupé il semble inanimé. C'est cela, sans âme vraiment... Elle ne voit pas ses habitants, mais devine qu'ills sont là depuis longtemps, très longtemps pour certains, les habitations et les jardins en témoignagent...
Un assemblage de pavillons, de vieilles maisons, de ruines, de batisses mal entretenues dans un semblant de village, non loin de la ville...Des arrêts de bus, pas de boulangerie, pas de commerces.

Une sorte de monde clos, isolé, sans être loin de tout... Pourtant !

lundi 11 octobre 2010

Errance

Il va il vient
Sans trop vraiment savoir

Il erre comme ça depuis si longtemps
Fatigué, usé, lassé
Il va il vient
Sans trop savoir pourquoi
Il se dit pourtant
Qu'il faudrait bien qu'il prenne le temps
De s'installer
Rien qu'un instant
De se demander pourquoi
Il va et vient comme ça
Il ne reste pas, là...
Là ?
Mais c'est quoi ? C'est où ? Ici ? Ailleurs ? Là bas ?
Il n'en sait rien
Alors il va, il vient
Il ne reste pas au même endroit
Il va, il vient
Mais ne revient pas
Il ne se retourne pas, tourne la page une bonne fois
Un fois
Il était des fois où il se demandait pourquoi il ne restait pas là, rien qu'une fois, un peu plus longtemps, seulement un tout petit peu, avant de partir, encore une fois.
Il se dit qu'il faudra bien un jour peut-être en rester là, une bonne fois, à moins que cette fois encore ne soit pas la bonne fois.
Si seulement
Il était une fois...

Jeunesse


Jeunesse et plein de promesse
Bouton de rose orangée
Dans son écrin de verdure
Promesse de beauté, de parfum et d'amour

dimanche 10 octobre 2010

L'étrangère 5

Chapitre 5 : Chantier


Les cartons commencent à s'empiler, les étagères, les armoires à se vider
Marina Skozy contemple ce désordre, ce vide qui s'installe
Elle n'a jamais beaucoup aimé cette maison où pourtant elle est restée presque six années, où elle a souffert dans son coeur et dans sa chair, où elle a souvent pleuré, seule, où elle a cru devenir folle aussi.
Une maison à laquelle elle ne s'est jamais vraiment interressée, mais elle n'est pas femme d'intérieur
C'est dans cette maison qu'elle et son mari ont dessiné les plans de la nouvelle demeure, celle sur cette mauvaise terre, qu'elle aimait un peu au début, mais qu'elle n'aime plus vraiment en définitive.
Ce fil à la patte ! Comme elle dit
Pourtant cela prend tournure. Elle s'est rendue sur le chantier hier...
Cela devient réel, vrai. Marina Skozy n'a jamais vraiment voulu savoir, voir, imaginer, après tout demain est un autre jour, peut-être que... Elle ne veut pas vraiment de ce demain là
Hier pourtant elle a regardé ce qui entourait ce qui allait devenir sa maison. Les autres maisons. Un endroit curieux !
Des autres, pleins d'autres, là, arrivés bien avant elle, cela fait des années, installés, les maisons bien alignées, les arbres taillés, les jardins en ordre. Puis des vieilles maisons, une sorte de village, un village, sûrement mais il y a longtemps... Curieux endroit se dit-elle encore !
Pourtant c'était bien le seul, il n'y en avait pas d'autres, suffisamment loin de la ville, mais suffisamment prés
Personne dehors, les volets des maisons fermés
Sauf dans ce nouveau lotissement, où quelques maisons sont déjà habitées. Elle ne voit pas leurs propriétaires, sauf la voisine, qu'elle aperçoit, qu'elle perçoit derrière sa fenêtre
-"Je n'aime pas cette femme", dit elle à son mari !
-"Tu ne vas pas commencer, tu n'es pas encore installée, et tu as déjà des idées sur les gens.."
Marina Skozy ne répond pas, elle sait qu'elle a raison

De toutes manières elle n'a jamais aimé ses voisins. Marina Skozy s'arrange toujours pour ne pas les rencontrer, elle évite de se trouver dehors quand ils y sont. Elle ne veut en aucun cas engager de conversation...
Alors ici il n'y a aucune raison pour que ce soit différent

Elle sent la présence de cette voisine, qui se tient debout derrière sa vitre, cachée par des rideaux. Qui observe ! Les observe !
Marina Skozy déteste cette attitute...Et déteste cette femme !
Il semble qu'elle soit arrivée depuis plusieurs mois, sa maison ne semble pas achevée...Elle surveille le quartier, regarde qui va et vient, semble savoir tout déjà !

Marina Skozy regarde ce chantier ! Cette maison qui grandit, avance, qui bientôt pourra accueillir sa famille, abriter son ennui.
Sa vie n'est qu'un long ennui ! Une succession de journées où il n'y a rien à faire, où elle n'a rien envie de faire, pas plus le ménage qu'autre chose !
Depuis qu'elle ne travaille plus, Marina Skozy est l'ombre d'elle même. Cela fait des années maintenant qu'elle se sent inutile... Tant de compétences, de connaissances, de savoir... Pour quoi faire ?
Qui le sait ? Ici ? Qui a besoin d'elle ? Qui s'adresse à elle ?
Personne, et c'est bien là le souci
Alors Marina Skozy pense qu'elle est morte, rien qu'un petit peu, mais n'aime pas cette mort là, quitte à être morte, encore faut-il l'être complétement
On n'est pas à moitié mort ! Cela ne rime à rien
Cette mort sociale est terrible pour elle.. Marina Skozy voit le mépris dans le regard des autres, l'ignorance et la méconnaissance
Un pays de barbares !
Prisonnière de ces sauvages, se dit-elle, si loin de chez moi
Terrible exil.
Elle se reprend et fait face, il le faut. Elle fait le tour de cette mauvaise terre qui se révèle encore plus inculte qu'elle ne le pensait
Rien ne peut pousser ici, rien ne peut vivre ! Même pas nous !

Dans la lumière

Je voudrai être dans la lumière
Sortir de l'ombre
Rien qu'un instant

Voir le ciel bleu, la lune, et les étoiles
Un ciel de nuit, un ciel de jour
Je voudrai bien voir le soleil
Sortir des ténébres
Qui me couvrent, me recouvrent

Et me protègent
Je voudrai être la lumière
Celle qui éclaire les océans
Les forêts, les lacs et les montagnes
Celle qui danse, chante et joue avec les étoiles

Celle qui disparait dans le ciel
Pour laisser place au soleil

vendredi 8 octobre 2010

L'étrangère 4

Chapitre 4 : Proche départ

Son mari a commencé le rangement, les cartons
Marina Skozy est dans son canapé ne fait rien, elle fait mine de lire un livre, mais en réalité, les mots dansent, seulement devant ses yeux, elle pensait qu'ils l'empêcheraient de penser, mais non, elle pense.
Elle pense à ce départ futur, encore un, se dit-elle, effrayée à la pensée qu'il sera peut-être le dernier
"Je ne veux pas mourir ici, sur cette terre, dans ce pays que je hais, je veux mourir chez moi..."

Mais elle n'a plus de chez elle. Il y a quelques années, son dernier espoir d'y retourner s'est évanoui, elle a vendu la maison de ses parents, de sa mère plus exactement
La maison d'une mère qui ne l'a pas aimé, la maison où elle est née
Une maison qui n'était même pas tout à fait la sienne, puisque son frère !
Son frère, elle ne le voit plus, ne l'aime plus, il l'a trahit, lui aussi, l'a volé, lui a pris sa mère, sa maison, ce qui lui revenait au moins un peu, en partie
Il s'est incrusté, lui qui n'est pas parti, il a pris la mère, l'amour de la mère, l'argent de la mère...
Elle n'a plus rien, si toutefois elle a eu

Drôle de vie que celle de Marina Skozy, mais elle ne s'en plaint pas, c'est une vie et c'est la sienne, elle ne regrette rien, c'est justement pour cela qu'elle aime cette vie là, même si parfois elle se dit qu'elle est en partie ratée
Mais elle ne doit rien à personne, Marina Skozy, ce qu'elle est, elle ne le doit qu'à elle,
Elle s'accommode de pas mal de choses, sait s'arranger avec sa conscience quand il le faut... Se moque de ceux qui vivent dans la culpabilité, les remords et les regrets
Il n'y a pas vraiment de place pour le passé, l'enfance et ce qui n'a pas été fait. Marina Skozy s'en moque, elle avance dans la vie, comme on avance sur un champ de batailles
D'ailleurs sa vie est un peu un combat, un match, qu'elle gagne ou perd, mais jamais sans avoir combattu

Elle déteste ceux qui courbent l'échine, qui sont victimes, qui perdent et se plaignent...
Elle ne les comprend pas, et n'a aucune pitié, aucune compassion pour eux
"C'est marche ou crève, alors comme il n'est pas question que je crève, du moins tout de suite, je marche"
C'est un peu sa devise
Elle ne lui réussit pas si mal, car elle se dit parfois qu'elle en a fait du chemin, qu'elle a bien grandi.
Combien comme elle aurait fini dans les asiles, sur les divans des psys, ces charlatans qui prétendent guérir les plaies de l'âme...
L'âme ! Il en faut du temps à perdre pour songer à tout ça, et le temps, Marina Skozy n'en n'a pas vraiment, pas vraiment pour ça..
Pourtant, elle est songeuse, et n'a guère envie d'emballer ses affaires, de remplir des cartons
Elle n'aime pas les départs, ça l'angoisse et la rend folle, laisser quitter, abandonner, comme elle l'a été enfant,
Elle sait bien qu'elle a cette peur en elle, la cache, ne la montre pas, c'est sa faiblesse, pourtant, il faut partir et elle doit s'y mettre

La maison nouvelle avance, elle commence à prendre forme.
Elle n'y va plus que rarement... Elle n'a plus guère le moral...

Elle n'ose plus trop envisager ce départ là, Marina Skozy a du chagrin, une peine immense...

jeudi 7 octobre 2010

mots

Il n'arrive pas à dire des mots doux, des mots tendres
Des mots d'amour
Il ne peut pas
Trop de maux tue les mots
Il aimerait pourtant dire ces mots tendres, ces mots doux
Ces mots d'amour

Qu'il écrit pourtant au fond de son coeur

Tout le temps
Toujours

Il ne peut pas, ces mots là ne sortent pas
Ils restent là, tapis, enfouis dans l'ombre

Au fond de son âme
Ces mots qui dansent et qui chantent

Ne sortent pas,
Restent cachés là
En lui, en dedans, bien au fond, bien profond
Il a peur qu'on se moque, qu'on rit
Il a peur de ce que les autres penseraient, penseront
De lui, de ses mots, de ses maux, de son coeur

Alors il ne les dit pas
Il ne dit rien
Il se tait
Fait le silence
Fait taire sa voix, son coeur et son âme
Et s'en va, seul et solitaire
Avec ses mots doux, ses mots tendres, ses mots d'amour

Inutiles mots qui lui causent tant de maux.

Eclats

Rose rouge qui offre ses pétales
Ses boutons en coroles
Rose rouge précieuse en un écrin vert
L'espace d'un instant
L'instant d'un moment

mercredi 6 octobre 2010

Elle est là souvent, très souvent
Parfois, quelque fois
Je la sens envellopante
Comme les grandes ailes mouvantes
Des oiseaux de nuit
Inquiétante, imminente, immanente
Elle est là, comme une ombre
L'ombre de mon ombre
Qui attend
Tranquillement
Le moment...

lundi 4 octobre 2010

Le bonheur

Ils et Elles cherchent le bonheur
Y croient, n'y croient pas, n'y croient plus
Ils et Elles trouvent le bonheur
Un peu, beaucoup, pour toujours

Pour moins longtemps

Quand on le tient, on craint qu'il ne s'échappe
Quand il n'est pas là, on cherche à l'attraper
Le bonheur, se cache, joue à cache à cache
Parfois il ne veut pas se montrer


Et pourtant, il est là, pas loin, si prés qu'on ne le voit pas
Qu'Ils ou Elles ne peuvent imaginer
Qu'il est tout prés...

Tellement prés...
Présent !
Car Ils ou Elles pensent que le bonheur est un trésor

Rare et Précieux
Et comme tout trésor
...........
Ils ou Elles se trompent
En partie
Car oui, le bonheur est précieux
Mais pas si rare qu'on veut nous le faire croire
Il suffit de regarder, d'ouvrir ses fenêtres et son coeur
Il suffit simplement de poser un regard


Et de laisser le Bonheur entrer, aller et venir
Surtout sans chercher à le retenir !
Sans jamais chercher à le capturer.
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